Cette série photographique continue à explorer le paysage et plus particulièrement les ceps de vigne. Ces photographies font suite à la série de portraits de ceps de vigne intitulés « Bestiaire imaginaire ». Ceux là sont arrachés, mis en tas, ils sont « Déracinés ».
Pour qui sait les voir, ils sont bien présents et continuent de hanter les lieux de leur présence. En attendant d’être brulés, de devenir cendre et de retourner à la terre, ils veillent sur les jeunes vignes qui ont été plantées à leur place. Pendant des décennies, marqués par la taille des vignerons qui leur ont donné une forme, ils ont produit le raisin et le vin tout en exprimant leur terroir.
A la fin de leur vie, lorsqu’ils sont malades ou ne produisent plus assez, ils sont arrachés et retournent à la terre dans un cycle immuable.
Mon travail photographique leur redonne vie, révèle leur nouvelle existence et met en lumière leur esprit chamanique.
Souvent plus âgés que nous, ils viennent questionner la maladie, la fin de vie, la mort et nous renvoient à notre propre nature éphémère.
Photographies © Jean-Yves Bardin
